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Cette rencontre scientifique qui se tiendra à Tunis du 29 février au 1er mars 2024 abordera la question des mobilités marginales à partir de regards croisés Sud-Nord. Organisée dans le cadre des travaux du réseau MoTAU (Mobilité, Transport, Aménagement et Urbanisme) de l'APERAU Internationale (Association pour la Promotion de l'Enseignement et de la Recherche en Aménagement et Urbanisme) et en collaboration ave le Laboratoire GDT (Gouvernance et Développement des Territoires) de l'Université de Tunis, cette rencontre se veut être un moment d'échange et de croisement des résultats de recherche sur les mobilités urbaines marginales. Le qualificatif « marginal » renvoie aux pratiques et politiques de déplacements dans les franges, les interstices des grandes aires métropolitaines ainsi que les territoires ruraux ou de faibles densités. Ces espaces, se caractérisent par une densité moyenne ou faible qui pose un ensemble de défis à l'aménagement et l'urbanisme durables, notamment du point de vue des mobilités quotidiennes. Les travaux concernant la spécificité de ces territoires marginaux nous éclairent sur les pratiques de déplacements dans ces espaces marginaux, qu'ils soient ruraux (Huyghe, 2015 ; Coquard, 2019 ; Amselem-Mainguy, 2021) ou périurbains (Pinson et Thomann, 2002 ; Dodier, 2012). Dans les pays du Nord, et à l'aune de la dépendance automobile de ces territoires, les politiques de mobilités durables sont questionnées, tant les outils techniques déployés (Reigner, Brenac, Hernandez, 2013) semblent inadaptés aux enjeux et aux pratiques de déplacements observées (Claux et Colin, 2021, Broto, 2022). Dans les pays des Suds, la marginalité des populations des aires péri-urbaines et rurales est souvent exacerbée et leur mobilité contrainte par le faible taux de motorisation, l'incapacité des politiques de mobilité à intégrer ces territoires et le faible attrait des opérateurs privés ou informels pour ces zones à faible rentabilité (Tiznado-Aitken et al., 2023, Falavigna et al. 2017, Bouzid 2020). Cette rencontre a pour ambition d'échanger et discuter autour de ces défis, en croisant les regards nord-sud. Pour cela l'appel à communication privilégie trois axes de réflexion : Premièrement, du point de vue des usages, nous souhaitons discuter des pratiques de déplacements des habitants de ces territoires. Les pratiques de déplacements telles qu'elles sont observées rendent-elles envisageable un dépassement de la dépendance automobile ? De ce point de vue, que nous apprennent les caractéristiques des déplacements des populations résidant dans les marges (motifs, destination des trajets vers le centre ou vers les autres espaces marginalisés ?) Deuxièmement, du point de vue de l'offre, on peut s'intéresser à la nécessité de composer avec l'offre informelle et privée – régulière et non régulière -plus flexible et peut-être mieux adaptée aux pratiques de déplacements déployées par les habitants des espaces marginaux. Il s'agira aussi de questionner les aménagements dédiés aux modes doux/ actifs dans ces espaces et de leur pertinence quant aux pratiques quotidiennes. Finalement, du point de vue de l'urbanisme, est-il envisageable de contenir cette croissance effrénée de l'urbanisation et de l'orienter par des politiques adéquates d'aménagement et d'urbanisme qui prennent en compte les spécificités des ces territoires de moyenne et faible densités ?

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